> Complément d’enquête, France 2
> L’Amazonie serait donc un repère de bêtes malsaines et un nid à virus, bactéries et autres parasites parasites. On demande alors aux autochtones comment ils arrivent à survivre dans cet enfer. Ils ne savent pas, mais par contre on apprend qu’ils boivent de l’eau non traitée…
> Grosse émotion à la trentième minute où je vois un malade se soigner avec un bol d’air Jacquier. Car, c’est le seul truc qui semble marcher nous dit un ex-malade toujours pas guéri. Mais bien sûr le nom de Jacquier ne sera même pas cité. Un truc qui marche, pensez-vous! Absolument aucun intérêt. Je tiens vraiment à remercier ici le caméraman. Car, d’un geste preste, il nous montre pendant une brève seconde la marque de l’appareil. L’honneur de France 2 est sauvé et pour cela il sera soit décoré, soit mis à la porte.
> Un ange de l’épigénétique passe, visiblement déçu qu’on ne lui demande pas son avis. Nous en sommes à la quarante-septième minute et je commence à broyer du noir.
> Par contre, j’apprends qu’il existe aussi deux laboratoires P3, nettement moins sécurisés à Wuhan. Mais au lieu de creuser la piste, on passe après la soixante dixième minute à la théorie du complot. Un spécialiste, Simon Wain-Hobson, nous rassure en 30 secondes. Il déclare de manière formelle que le virus est naturel.
> Je tenais à vous résumer cette émission pour vous faire économiser du temps. Et aussi, pour souligner le caractère très diaphane, pour rester poli, de nos journalistes. On aurait pu par exemple parler de ce fameux insert de 4 acides aminés (PRRA) à la jonction S1-S2 de la protéine S du SARS-CoV-2. Voir ici pour la correspondance entre lettres et acides aminés.
> Car la séquence basique PRRAR permet à une protéine humaine, la furine, de couper la protéine S en deux morceaux S1 et S2 ( le missile). Un insert qui fait que le virus SARS-CoV-2 est infectieux chez l’homme, alors que son «papa», RaTG13, ne l’est pas. Mais ce site de clivage se retrouve aussi présent dans des virus bien peu sympathiques : HIV, influenza, dengue, virus Ebola virus de Marburg, MERS-CoV, papillomavirus. Les toxines de l’anthrax et l’exotoxine de la bactérie pseudomonas entrent aussi dans la cellule après clivage par la furine. Je sais bien que la plupart des virologues pensent que cet insert de 4 lettres peut être le fruit d’une mutation naturelle. Mais ils ne peuvent pas non plus le démontrer.
> Donc, la «bonne information», bien de chez nous me semble bien orientée. Car j’ai appris que je risque ma vie chaque fois que vais dans la nature. Que je peux aussi rester malade pendant plus de 60 jours et peut-être ne jamais guérir. Que si l’on ne sait rien sur le virus, on est cependant certain qu’il est naturel. Bref, la nature est dangereuse et heureusement qu’il y a la société pour nous protéger. Si cela rassure ma tête, mes tripes, elles, font glouglou. Quant à mon cœur, il me dit que l’on nous mène en bateau.
https://marchenry.org/2020/05/31/21%E2%80%A2la-zoonose
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